Simone DÉCOUPE

Mon parcours a commencé sur les planches, et naturellement je me suis dirigée vers les arts de la marionnette qui me permettent de faire se rencontrer le théâtre et les arts plastiques. C’est pendant cette période que j’ai pu appréhender la soudure, la couture, le dessin, la sculpture… travailler la matière.

J’ai commencé à découper du papier pendant mon DMA à l’ESNAM (école de marionnette) à Charleville-Mézières, où j’ai découvert un intérêt tout particulier pour le théâtre d’ombre. J’y ai réalisé plusieurs petites formes, le travail commençant toujours par des heures de découpages de papier noir. Puis la frénésie du découpage m’a prise, débutant par des petits motifs et évoluant petit à petit vers des grands formats. Ce qui était à la base uniquement des décors pour raconter une histoire sur un écran d’ombre est sorti du castelet pour s’exposer au grand jour.

Mon travail actuel sous le nom de Simone découpe consiste à réaliser de la dentelle de papier. Ajourer ce matériau déjà fragile pour le rendre encore plus délicat. Le papier découpé est un art traditionnel dans de nombreux pays, pour ma part elle n’est qu’une technique que je me suis appropriée. Je suis loin de ces traditions, même si aussi lointaine qu’elles soient, elles m’ont inspirée, m’inspirent et m’inspireront.

Je suis passionnée par l’entomologie, la botanique, l’anatomie et l’architecture. Ce sont bien souvent ces thèmes que l’on retrouve dans les travaux de Simone Découpe. Je m’inspire aussi beaucoup des motifs de l’art décoratif et de l’art nouveau ainsi que des motifs géométriques marocains. Je commence par choisir puis par dessiner le sujet de la création à venir mais c’est la répétition de ce motif qui amène l’idée de dentelle. La répétition est présente dans mon travail plastique mais aussi dans mon travail théâtral. La multitude d’une même chose, d’un même sujet ou objet suscite obligatoirement une émotion, pouvant aller du comique à l’étrange.

Le travail de l’ombre est toujours présent dans la mise en espaces de mes oeuvres. La lumière apporte un nouvel aspect à mes papiers, suggérant une troisième dimension. Toutes mes découpes sont réalisées à la main : un travail d’orfèvre ou d’artiste obstinée. Découper pendant des heures relève de l’obsession.