AlexSo
Verrière
www.alexso-art.com/
email
06 84 03 12 82
Vitrail ? Vous avez dit : « vitrail » ? …
À la question : « pourquoi le verre, et plus spécialement le vitrail ? » Je réponds invariablement qu’il discipline mon esprit d’artiste plasticienne, par ses contraintes, d’une part, physique, en effet, il ne peut se tordre selon mes desiderata, et, d’autre part, technique : il faut apprendre à le couper, à le sertir ou l’enchâsser, et puis à souder ses ceintures de cuivre ou de plomb, afin de donner au vitrail sa forme définitive.
Ensuite, il brille, scintille, miroite sous l’effet de la lumière, que celle-ci soit naturelle ou électrique. La richesse de ses couleurs et de ses textures ne peut exister sans elle. Ainsi fonctionnent –ils ensemble, comme deux a(i)mants. Ils se cherchent, se trouvent, se caressent, fusionnent un instant qui peut être très bref, et puis, se quittent jusqu’à la fois prochaine, qui ne sera pas tout à fait la même … L’astre solaire est une arythmie vibratoire.
C’est cet instant qui me fascine, d’où mes mobiles. Et quand certains verres se refusent à se prêter à ce mode de jeu parce que, leurs chairs et leurs veines sont saturées de couleur, alors je les soumets à l’immobilité physique. Finalement, ce sont eux qui décident de leur sort. Ils deviennent alors des verrières, des lampes ou des miroirs. Ces derniers n’étant que des verres clairs étamés … Jean Cocteau écrivait à leur propos : « Je suis un mensonge qui dit toujours la vérité».
Le reflet d’un vitrail en est-il sa réplique exacte ? Non. En cela, le vitrail est un art d’illusion parfait … détrôné au XVIe siècle, parce que, entre autres, l’imprimerie était venue éclairer les esprits. Mais lorsqu’en 1120, l’abbé Suger décida de recouvrir d’un grand manteau de cathédrales notre pays, je crois que ses maîtres verriers revenus des croisades lui avaient confié ce secret… Mais, Bernard Tirtiaux, dans son ouvrage intitulé : Le passeur de lumière., vous en dit plus sur ce sujet.
Aujourd’hui, à l’illusion que créent les reflets, j’ajoute dans mon travail celle de la nature de l’objet. Boîtes ? Photophores ? Bouteilles et bocaux le sont devenus. La technique du vitrail Tiffany – réalisé avec du ruban de cuivre, offre l’avantage de pouvoir couper de toutes petites pièces de verre, qui épouse la convexité des contenants. Leur habillage fait, il me reste à les coiffer. Billes, perles, etc. entrent alors en scène et m’entraînent dans l’aire de la troisième dimension.
Ce nouvel espace, je le vis comme quelque chose de précis et précieux à la fois. Précieux, parce qu’à lui tout seul, j’y mets mes impressions, mes rêves, mes souvenirs, mes envies, mes imaginaires. C’est un concentré de … peut-être d’illusions. Fiat Lux !